• Les larmes de l'assassin

    " - Angel, c'est toi? dit Paolo d'une voix grelottante.
    - Je suis là.
    - Tu m'as trouvé?
    - Oui
    La petite main de Paolo était glacée et frêle. Il avait dû s'endormir là, loin de la maison, et se laisser surprendre par la nuit.
    Angel attrapa l'anneau de la lampe avec ses dents et, presque sans effort, il souleva l'enfant. Il ouvrit sa veste, enveloppa le petit dedans, contre sa propre peau, là où il fait le plus chaud, puis, la lampe brinquebalant entre ses dents, il rebroussa chemin. La douleur était partie. Il ne ressentait plus qu'un immense soulagement, et la fierté d'avoir retrouvé l'enfant vivant. Cela rayonnait en lui, si bien qu'il songea à remettre l'assassinat de l'étranger à plus tard pour ne pas gâcher ce moment extraordinairement serein, ce moment où, seul sur cette terre de misère, il marchait, un corps lové contre le sien, avec la certitude d'accomplir quelque chose d'important dans l'univers." p.34-35

    Les larmes de l'assassin

    Auteur: Anne-Laure Bondoux
    Catégorie(s): Aventure, Jeunesse
    Age: A partir de 12 ans
    Parution: Éditions Bayard / 2003
    Collection: Millézime
    Nbre de pages: 226
    Pour ceux qui me suivent sur Instagram, vous savez sûrement que j'ai participé au #neverlandpbc de Septembre et d'Octobre. Pour ce dernier mois, le livre que j'ai pioché dans ma bookjar pour le tag était Les larmes de l'assassin, et chose promise chose dûe, j'ai lu ce livre pour remplir ma mission de haute importance!

    Quatrième de couverture:

    "L'homme et la femme Poloverdo avaient un enfant qui poussait comme le reste sur cette terre, c'est-à-dire pas très bien. Il passait ses journées à courir après les serpents. Il avait de la terre sous les ongles, les oreilles décollées à force d'être rabattues par les rafales de vent, et s'appelait Paolo. Paolo Poloverdo.

    C'est lui qui vit venir l'homme, là-bas, sur le chemin, par un jour chaud de janvier. Cette fois-là, ce n'était ni un géologue, ni un marchand de voyage,et encore moins un poète. C'était Angel Allegira. Un truand, un escroc, un assassin.

    Un roman magnifique sur l'innocence et le mal, à travers le destin de trois personnages en quête de leur vérité."

    Un peu plus...

    Paolo vit seul avec ses parents, dans une maison modeste coincée dans le fin fond du monde. Ils croisent quelques étrangers avant de retrouver leur quotidien monotone, sans amour. Jusqu'à l'arrivée d'Angel. Paolo grandissait dans l'ignorance de tout... Jusqu'à l'arrivée d'Angel.
    Celui-ci ne perd pas de temps: il tue la mère et le père du petit garçon et décide temporairement de l'épargner. Une étroite relation entre le garçon et l'homme se fait. Une grande affection qui reste muette s'immisce alors dans l'esprit de l'homme. Il n'a jamais connu que la solitude et la mort et face à cet enfant, il devient presque quelqu'un de bon.
    Cette transformation ne dure que quelques secondes, parfois quand il plonge son regard dans le fond de celui de Paolo, et c'est suffisant pour que l'étincelle déclare la guerre à la personnalité furieuse d'Angel.
    Un récit choquant sur la force d'un lien qui ne connaît pas la perfection mais qui aidera un petit garçon et un grand homme à construire une nouvelle vie.

    Et les personnages?

    Si Angel est grand, robuste, fort, et même effrayant dans le genre grand gaillard, on le sent très timide, touché par l'innocence de Paolo. Ils se réveillent tous les deux, on voit qu'ils ont autant besoin l'un de l'autre pour démarrer leur vie respectif. On s'attend bien à ce qu'un évènement vienne changer l'assassin à l'instinct primitif naturel en "gentil" homme à la fibre paternel. Et que le petit garçon va finir par grandir, apprendre, comprendre...

    Ma note: 6/10.

    Le texte est beau, l'histoire de ce petit Paolo et de ce grand cœur d'Angel est touchante. Même essayer de résister à l'ambiance devient difficile quand l'intrigue et l'enchaînement d'action promettent une fin bouleversante. Alors on se faufile sous la couverture du Chili, on admire les têtes, les fêtes du ciel, les paysages et le voyage avec ces personnages qui, malgré que je me sois sentie loin d'eux -de façon morale, ont réussi à me charmer.

    Bonne lecture!

    Ce roman fait partie du challenge:

    « Hunger Games - Tome 1La dernière nuit du Raïs »
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