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Une dernière chance
" - Je veux réveiller le monde, ai-je insisté.[...] Je me suis senti terriblement triste.- Je n'ai pas encore respirer assez d'eau, ai-je dit tout bas en comprenant, en quelque sorte, que c'était ça, le secret." p.264Une dernière chance
Auteur: Seita ParkkolaCatégorie(s): Jeunesse, FantastiqueAge: Dès 12 ansParution: Editions Actes Sud / 2011Collection: Actes Sud JuniorNbre de pages: 352 L'école est un lieu de partage de connaissances, d'apprentissage, un lieu où l'on nous donne toutes les cartes en main, sans oublier que d'autre n'ont pas cette chance.
La couverture paraît étrange, effrayante même. Qui se cache derrière un masque habituellement? Les héros comme Zorro ou Catwoman portent un masque, mais Jason ( dans Freddie contre Jason), Scream ou Fantômas aussi portent des masques et on ne les considères pas tellement comme des héros, ceux-là... C'est tellement intriguant que j'en ai profité pour lire la quatrième de couverture!
Quatrième de couverture:
" Élève difficile, Viima est envoyé à l’École de la Dernière Chance, véritable centre de redressement où il doit renoncer à tout. Mais que signifie le marquage des élèves? Et cette rumeur sur une galerie de masques? La lutte captivante d'un garçon ordinaire contre un pouvoir magique et tyrannique."
Nous accompagnions le petit Viima dans son cauchemar. Un cauchemar dans le sens d'une mauvaise expérience. Un cauchemar qui le mènera dans une école cauchemardesque.
Celle-ci est spéciale. C'est l’École de la Dernière Chance (EDC). Son principal prétend qu'elle sert à aider les élèves en difficulté à se construire un avenir meilleur, en ne leur laissant rien passer. Une éducation stricte et impassible que chacun des profs de ce collège pratique.
Viima est privé de son skate, et bientôt, de toutes les libertés que le principal et que la copine de son père, Avanto Virve, n'approuvent pas.
Ses parents l'ont inscrits dans cette école comme ultime recours face à leur fils "qui fugue et tague les murs" de la ville. Viima n'a jamais rien fait de bien méchant, mais on lui accorde une dernière chance avant qu'il n'intègre l’École des Enfants perdus (je vous laisse imaginer: futurs délinquants, assassins, voleurs...).
Les adultes m'ont tous parus très étranges dans ce roman. Les enfants sont plus réels, leurs comportements naïfs ou réfléchis, avec la même manipulation et soumission aux adultes dont nous sommes "victimes" quand nous sommes petits! Qui n'a jamais cru au père Noël et aux histoires que les parents racontent aux enfants pour les amuser/effrayer?
India, Lune et Ra font partie de ces jeunes qui ont fugués définitivement et on apprend à les apprécier au fil des pages. Quand Viima les rencontre, il est déjà un élève de l'EDC, mais il reste un enfant rêveur et indomptable, un peu comme eux. Il s'autorise même quelques écarts de conduite en allant voir son amie India, sa protectrice, en cachette.
Mais à l'école, ce n'est pas aussi facile que ça pour lui, toutes ses actions lui apporte de nouveaux traits, qui forment un gibet, inscrits sur le tableau (le système de croix quand l'élève n'est pas sage, vous connaissez? Eh bien là, c'est avec le jeu du pendu que les élèves sont punis). Les punitions tombent, de plus en plus importantes...
Il y a un bon suspense, de plus en plus je dirais. Viima essaie de s'en sortir comme il peut, mais il est consignée à avoir une petite-amie cafteuse et un "ami" qui lui sert de guide. Chez lui, sa demi-sœur gothique le tyrannise autant que la copine de son père, Avanto (conseillère d'orientation à l'EDC), qui essaie de remplacer sa mère, sous les yeux de son père impuissant, qui s'en veut d'avoir été "trop laxiste", et de sa mère qui frôle le chômage, ne pouvant l'aider d'aucune manière physique.
Viima se retrouve petit à petit seul contre tous, sans rien pouvoir faire mais il garde la tête haute, prépare sa nouvelle vie dans ses rêves et essaie d'échapper aux griffes des adultes. Il est assez agile et on s'attache à ce petit garçon. Ce serait mon personnage préféré s'il avait l'intolérance de sa situation. C'est-à-dire que j'ai pensé plusieurs fois au fait qu'il laissait certaines choses passer trop facilement. J'étais ébahie devant cet ado de 13 ans qui n'avait presque aucun mal à se laisser enfermer dans une bulle. C'est peut-être fait exprès pour nous choquer, il y a un sens caché dans ce roman, ou est-ce moi qui divague dans un monde parallèle...? Probablement.
Mais dans les passages importants de son existence, il est assez réactif, je n'aurais pas agi de la même façon, pourtant. C'est pour cette raison, le manque de point commun entre les personnages et moi, que je ne me suis pas sentie enthousiaste au milieu de ce roman. Mais j'ai fini par bien les aimés.
Ma note: 7 /10.
L'auteur hisse une barrière, une entrée principale, dès les premiers chapitres, et nous invite à écouter l'histoire de Viima attentivement. Il n'empêche personne d'aimer la suite mais je pense que ceux qui ne se reconnaisse pas énormément dans Viima sont comme sur la touche. Du moins, c'est ce que j'ai ressenti. Je conseillerais ce roman pour son intrigue, son suspense, et son histoire en général. Je n'avais jamais lu d'auteur finlandais, et le style d'écriture de Seita Parkkola est plutôt agréable, le nombre de chapitres peut nous faire faire la grimace quand on n'accroche pas beaucoup, mais ils sont courts et sont fluides. J'ai remarqué que l'on va à l'essentiel, que l'on peut s'attarder doucement sur un décor mais que la seconde d'après, on est déjà dans l'action. J'ai bien aimé ce roman, sa construction, le fait que le jeune narrateur parle directement au lecteur, cette attraction nous fait tourner en bourrique, donne des migraines sympathiques et nous fond dans le décor. Il y a cette ambiance de soumission aux règles dans cette ville, dans cette école qui m'a choquée, mais j'ai tout de même réussi à finir ce livre, fière de moi.
Bonne lecture!
Ce roman fait partie du challenge:
Tags : Editions Actes Sud, école, imaginaire, amitié, Challenge Littérature de l'Imaginaire
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