Wonder

C'est en voyant qu'il avait beaucoup plu à Justine de la chaîne/ du blog FairyNeverland que Wonder m'a fait "tilt" dans le rayon de la médiathèque, alors je voulais savoir ce qui se cachait derrière ses têtes identiques et comprendre pourquoi tout le monde adore ce roman jeunesse.

Quatrième de couverture:

« Je m'appelle August.

Je ne me décrirai pas.

Quoi que vous imaginiez, c'est sans doute pire.

Né avec une malformation faciale, Auggie n'est jamais allé à l'école.

A présent, pour la première fois, il va être envoyé dans un vrai collège...

Pourra-t-il convaincre les élèves qu'il est comme eux, malgré tout ?

Ne jugez pas
un livre garçon
à sa couverture son apparence »

Un peu plus...

Alors que je m'attendais à une écriture un peu enfantine, vu que ce roman concerne un personnage de 10 ans, August, atteint d'une malformation du visage , je suis agréablement surprise de voir qu'il peut en être totalement autrement quand c'est d'un point de vue mature, presque adulte, que l'on voit cette histoire.

Il peut et doit se retrouver entre toutes les mains. Il change notre position vis-à-vis des personnes handicapées ou même qui sortent de l'ordinaire.

Le collège est présent, mais il est utilisé comme référence à la vie sociale que l'on acquit à cet âge. Un collège où August apprend à connaître le monde extérieur , c'est un environnement qui lui est nouveau, qu'il découvre seul.

On va se placer dans beaucoup d'endroits pour le connaître de mieux en mieux: au sein de sa famille, parmi ses amis, et surtout dans ses pensées, celles d'un petit garçon qui peut s'avérer très mature , dû aux nombreuses épreuves qu'il a affronté depuis tout petit...

Je ne pensais pas qu'on pouvait réussir à exprimer autant de vérités, de sentiments sur un personnage rien qu'en lisant son quotidien, et c'est ce qu'il s'est passé dans Wonder. Pas qu'avec August.  Sa sœur Olivia est aussi une source d'émotion indispensable au mouvement du roman . Je pense qu'avoir l'avis d'une ado dans sa situation, qui doit gérer les problèmes chez elle et au lycée, rend l'histoire vraiment réaliste.

Les diverses et nombreuses citations de films et romans populaires actuels (ou du moins qu'on entend encore parler) comme Star Wars, Bilbo le Hobbit, Journal d'un dégonflé, ...  rendent ce roman presque accessible aux jeunes collégiens , à condition qu'ils aient déjà l'habitude de lire.

Son passé et son présent sont vraiment bien exploités pour permettre aux lecteurs de s'y retrouver, et de s'attacher aux personnages.

Tous les personnages "passent à la casserole", soit en racontant leur propre vie en une partie dédiée à chacun d'entre eux, soit en les rencontrant mieux par le point de vue d'un autre personnage.

D'ailleurs, changer de narrateur est un choix presque risqué, mais complètement nécessaire. Vivre le quotidien de la famille, des amis ET d'Augustus a fait naître beaucoup de sentiments , et en tant que lectrice, m'a plongée entièrement dans ce roman.

Ma note: 8,5/10!

Pas loin du coup de cœur, je n'en suis pas à verser de larmes mais  les personnages m'ont vraiment touchés. Les parents et la sœur d'Augustus ont eu le plus d'impact sur moi.

La base de ce roman n'est pas si facile que ça, mais  le temps d'adaptation est assez rapide grâce aux différents points de vue exploités. C'est une très bonne chose de pouvoir voir la réalité d'un quotidien comme celui d'Augustus à travers son entourage.

L'auteur joue beaucoup avec l'humour, mais  le texte est simple et aéré. Ce qui est vraiment merveilleux (sans vilain jeu de mots avec le titre) dans son roman, c'est qu'on ait l'impression que  l'écriture dépeint la réalité des yeux d'un enfant de 10 ans quand Augustus est le narrateur.

Ce petit garçon qui vit tellement d'horribles choses, mais qui en sort plus fort... Comment dire,  on ne prend pas cette histoire avec pitié , mais c'est de la révolte face aux enfants qui n'ont pas cette compassion qu'on apprend avec l'âge, et qu'il est bon de rappeler dans ce livre.

J'ai trouvé qu'il y avait un message fort derrière les paroles crues d'Augustus: "Je suis habitué". C'est anormal, mais c'est à nous de le comprendre, d'être conscient que chaque mot peut blesser plus qu'un coup de fouet...

Malgré tout, ça n'a pas été un coup de coeur, en grande partie car le roman m'a tellement captivé (je l'ai fini en quelques heures, chose qui arrive TRÈS rarement) que je m'attendais à une fin plus sombre, plus réaliste, ou du moins je l'espérais d'un côté. Je souhaitais tourner la dernière page en faisant presque un deuil , pour repenser à ce roman comme un livre bouleversant, qui ne peint aucun rêve...

Il est du devoir de chacun de ne pas rendre la honte et la moquerie une habitude dans le quotidien d'un jeune enfant que la vie n'a pas épargné.

Bonne lecture!

Ce roman fait partie du challenge: