Le dos au mur

Un mur entre deux pays est le malheureux moyen de voir l'horrible inégalité, sans même avoir besoin de bouger de chez soi, avec ce roman dans les mains.

Dans les mêmes conditions que mon emprunt du roman Une vie Ailleurs (chronique ici), j'ai choisi ce livre en voyant les barbelés, le titre et le premier mot du résumé "2020". Je voulais le lire pour voir à quel genre de science-fiction ou dystopie j'avais affaire.

Je n'ai lu le résumé que chez moi, il me tenta encore plus mais j'avais peur de tomber dans une relecture du genre... Mais est-ce que ça a été?

Quatrième de couverture:

" 2020.

Afin de combattre l'immigration clandestine, un mur a été construit entre le Mexique et les États-Unis. Tous les mois, sous les caméras excitées du nouveau grand jeu télévisé America's most hunted, le Mur laisse passer deux cents clandestinos.

Le dernier à être repris par les forces de l'ordre gagne cent mille dollars et le droit d'être naturalisé. Diego Ortega, 19 ans, est l'un des "deux cents". Ce n'est pas l'american dream qui l'intéresse, mais l'argent, car son père s'est endetté auprès d'un dangereux mafieux local.

Une seule solution pour le sauver: gagner. Mais une obscure machination politique se cache derrière ce sanglant show... "

Un peu plus...

Avec un résumé comme celui-ci, ce roman s'annonçait plutôt intéressant, surtout avec le dessous politique qui est d'actualité avec ces dystopies, comme Hunger Games et Divergente, ou encore Le labyrinthe. Ils sont très "à la mode" chez les lecteurs de 2015, mais je ne les ai pas tous lu, alors  mon expérience avec ce genre est vraiment récente.

Le dos au mur m'a tiré de mes préjugés sur les dystopies qui sont moins connues. Celle-ci m'a enchanté avec ses personnages et  l'écriture était vraiment agréable.

On débarque au Mexique pour suivre Diego, Guadalupe, Pablo, et 197 autres candidats de l'Amérique du Sud ou centrale qui tenteront leur chance dans un jeu télévisé. Afin de gagner une vie "de rêve" aux States, où le rêve américain est devenu très cher, ils vont devoir se cacher  dans le pays entier, mais dès qu'ils franchissent la frontière, il va falloir se démener pour ne pas se faire attraper par la police...

Facile à dire, mais il y a une taupe dans le troupeau, sinon, ça n'aurait pas grand intérêt pour les États-Unis...  Un mur a été construit pour diminuer la clandestinité, et le Mexique est devenu très difficile à vivre.

Un petit rappel à celui de Berlin, chaque clin d’œil avec le passé est réussi, avec ce flic raciste et cette règle de clandestinité qui n'est pas qu'un sujet tabou dans ce roman.

Et les personnages ?

Tous les personnages sont plutôt sympathiques à découvrir. Guadalupe, la punkette, a des raisons pour participer au jeu très différentes de Pablo, qui court après le rêve américain, Diego le fait pour son père... Ces raisons sont bien expliqués à un moment ou à un autre, ce qui les rend attachants, ou moins...

C'est en fait très différent de ce que j'attendais, le point de vue de jeu télévisé est très peu respecté, on ne fait référence que quelques fois à la mise en scène de ce roman, quel dommage!! Il manque beaucoup de choses pour faire de ce titre un travail très informé...

Il y a aussi une forme de thriller avec Rooney, un flic qui joue les sauveurs de l'Amérique avec des projets pire que monstrueux.

Comme ce roman touche un peu à tout, même à la romance, je peux le conseiller à une majorité d'entre vous. J'ai juste un gros reproche, c'est que les sujets ne sont pas assez approfondis... Tout est trop vague! Ah la la...

Ma note: 6/10.

J'ai été quand même emporté par le monde qu'a inventé l'auteur. Mais il manquait cruellement de compléments.

Je n'ai pas pu faire la différence entre le monde d'aujourd'hui qu'on connait à peu près et celui qu'il s'est imaginé en 2020, pour cause qu'il mélangeait élément passé et futuriste...

On garde la technologie autour des personnages et la mort n'est pas toujours très propre, ce qui m'a fait pensé à un jeu vidéo. Alors c'est une bonne lecture, une idée charmante qui fait passer des idéologies et des valeurs sans brusquer le récit.

C'est un bon livre pour se recentrer sur la tolérance et l'aide mutuelle dans une fiction. Mais c'est vrai qu'une vue plus précise de la vie des clandestins auraient fait plus d'effets, surtout avec le potentiel de ce sujet et de la créativité de cet auteur!

Bonne lecture!

Ce roman fait partie du challenge: